Qu’est-ce qu’il y a dans mon sac à main ?
Une routine de littératie tactile précoce
Mon élève de quatre ans, que j'appellerai « Amy », avait un pronostic de basse vision progressant vers la cécité totale. Elle avait pour objectif de développer ses compétences tactiles cette année, de sorte qu’elles seraient en place lorsqu’elle aurait besoin d’apprendre le braille plus tard. Cet objectif semblait être un défi, car Amy était une élève fortement visuelle... Une fille qui ne voyait pas de raison au développement des compétences tactiles.
Mais au cours d’une observation en classe, j’ai remarqué que Amy adorait la zone de déguisement, joyeusement enfiler un boa frou-frou et se pavaner autour de la salle de classe dans des chaussures pour adultes. C’était mon entrée, « Trouve ce qu’il y a dans mon sac à main ! » J’ai trouvé un vieux sac à main avec une ouverture à fermeture éclair dans lequel elle pouvait mettre la main, mais pas facilement voir à l’intérieur, et je l’ai rempli avec des mouchoirs, un stick de baume à lèvres, une clé sur un anneau, un marqueur, et une petite brosse à cheveux. J’ai gardé un ensemble identique d’objets dans mon bureau. Lors de notre prochaine leçon, j’ai laissé Amy porter un boa autour du cou et je lui ai remis mon sac. Faisant semblant de renifler, j’ai demandé, « Amy, j’ai besoin de me moucher. Tu peux trouver mes mouchoirs dans mon sac ? » J’ai fait semblant de me moucher. « Merci. » Plus tard, j’ai remis les mouchoirs non utilisés dans le sac et dit : « Amy, maintenant mes cheveux sont complètement décoiffés. Tu peux me trouver ma brosse à cheveux ? » Puis j’ai remis la brosse à cheveux et a demandé, « J’ai besoin de me souvenir d’un numéro de téléphone. Tu peux me donner mon marqueur ? ». Nous avons continué ce jeu avec tous les objets de mon sac à main.
Si Amy ne pouvait pas trouver l’objet, je la laisser tenir et regarder mon objet en double alors qu’elle cherchait tactilement dans mon sac à main. D’une certaine façon, elle n’a jamais compris pourquoi j’avais besoin d’elle pour trouver l’objet dans le sac à main quand j’en avais déjà un. Si Amy ne pouvait toujours pas trouver l’objet, je les sortais tous, sauf l’objet et un autre objet et lui demandais d’essayer à nouveau entre les deux. Une fois qu’Amy avait réussi avec tous les objets, j’ai rempli mon sac à main à nouveau avec des objets qui étaient plus semblables, comme un stylo, un marqueur et un crayon. Pour évaluer ses compétences, il me suffisait de regarder son taux de réussite. Amy a rapidement atteint son objectif, et ses parents, qui étaient naturellement inquiets au sujet de son pronostic visuel, ont été soulagés que sa routine tactile d’alphabétisation soit amusante et que c’était «normal ». Quelle femme ne fouille pas dans son sac à main pour chercher quelque chose ?
Je n’ai pas eu besoin d’adapter cette activité à un élève qui n’était pas "girly" comme Amy, même si je suis prête à générer des routines similaires:
- Qu’est-ce qu’il y a dans ma boîte à outils ? (Une boîte à outils rempli d’un tournevis, d’un petit marteau, d’un mètre et d’une boîte de clous)
- Qu’est-ce qu’il y a dans ma trousse ? (Une trousse zippée avec une règle, un petit carnet, un crayon et une gomme ou du matériel pour écrire en braille)
- Qu’est-ce qu’il y a dans mon étui à coudre ? (Un sac à coudre avec du fil, des boutons et une fermeture éclair)
- Qu’est-ce qu’il y a dans mon sac à pique-nique ? (Un sac à pique-nique avec une fourchette, une cuillère, une serviette et une bouteille)
- Qu’est-ce qu’il y a dans mon sac de plage ? (Un sac de plage avec une pelle, un peu de crème solaire, et quelques coquillages)
Ces routines sont sans limites, tant que le sac a une petite ouverture de sorte que l’élève peut atteindre les objets dedans, mais pas facilement regarder dedans, tant que le contenant et les objets correspondent au thème, et aussi longtemps que la routine tactile est amusante pour l’enfant.